NIKKOR Z 20mm f/1.8 S: test terrain en paysage

Pour la première fois sur le site, je vais vous parler de matériel, et vous expliquer pourquoi j’ai craqué pour le tout nouveau NIKKOR Z 20mm f/1.8 S. Ce dernier est venu remplacer un Nikkor 17-35mm f/2.8D IF-ED que j’utilisais énormément en photo de paysages.

Il s’agit ici d’un test terrain, sans rentrer dans les tests chiffrés et scientifiques de DXO.

Soleil couchant sur la Place Stanislas, dans un ciel texturé | Nancy © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est
Soleil couchant sur la Place Stanislas, dans un ciel texturé | Nancy © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est

Le NIKKOR Z 20mm f/1.8 S, l’objectif parfait pour l’astrophotographie et la Voie lactée ?

Début février, Nikon annonçait la sortie de nouvelles optiques pour leur gamme hybride Z. Parmi ces sorties un NIKKOR Z 20mm f/1.8 S très lumineux. Équipé en Nikon depuis des années et possédant un hybride Z7 depuis sa sortie en 2018, j’utilisais jusque-là les anciennes optiques reflex avec la bague de conversion FTZ. En particulier le Nikkor 17-35mm f/2.8D IF-ED qui n’était pas excellent, mais qui dépanne bien.

Il avait la spécificité de pouvoir accepter des filtres (diamètre de 77mm), était lumineux et avec un angle de champ important. La qualité dans les angles n’étaient pas fameuse et l’aberration chromatique marquée. Ce cailloux aura fait en photo un gros bout de chemin avec moi mais possède des inconvénients notables. Principalement un piqué moyen et un vignettage à pleine ouverture marqué.

Bref, vous l’aurez compris, mon envie était d’aller vers mieux. Après avoir testé de nombreuses possibilités, aucune ne m’avait jusque là convaincu. Quand Nikon annonça la sortie du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S, sur le papier ce dernier collait pile-poil à mes besoins.

Que ce soit pour la photographie de paysages et d’astrophotographie, mais aussi en photo immobilière. Grosse ouverture, grand angle, sans être trop déformant, lentille plate (77 mm et adapté aux porte-filtres). Son poids est acceptable pour l’emmener en randonnée (500 grammes) et l’encombrement, certes important pour une focale fixe est le seul point regrettable.

Il ne reste donc plus qu’à réussir à mettre la main dessus pour faire un test et voir comment il se comporte.

Voie lactée à Tre Cime | Paysage de nuit © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est
Voie lactée à Tre Cime | Prise au Nikkor 17-35mm f/2.8D IF-ED © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est

Un objectif de qualité, adapté à la photo de paysage et photo immobilière.

Ce fut chose faite grâce au prêt de Miss Numérique à Nancy, l’ayant eu quelques heures un soir. N’ayant pas le temps de faire un premier test terrain, les essais se déroulent sur la terrasse. L’appareil rivé vers le ciel, les premières images tombent, et là stupeur ! Vignettage faible, les étoiles dans les coins très peu déformées et un piqué malgré la pleine ouverture au rendez-vous avec une superbe qualité d’image. Les essais furent sommaires mais très positifs et suffisants pour me conforter dans ce choix.

D’un point de vue ergonomique et esthétique, sa finition très sobre (à l’image de la gamme S-Line) est bonne et la bague est souple. Vous imaginez donc, j’ai craqué pour lui !

Quelques jours après l’objectif avait pris place dans le sac, rivé sur le boitier pour un premier test terrain grandeur nature. Au programme Voie lactée, les conditions étant réunies sur la période pour l’observer.

La pollution lumineuse étant trop forte aux alentours de Nancy, le test d’astrophotographie se déroulera en Meuse dans un premier temps. En Lorraine nous avons la chance d’avoir cet espace encore assez préservé de la lumière des villes. Bien que les champs éoliens commencent à poser de gros problèmes.

Dans un second temps, il fut essayé dans les Vosges, dans un secteur plus compliqué. La pollution lumineuse étant plus présente en raison de la présence de grosses villes à proximité (Epinal, Mulhouse, Colmar…). En revanche la Route des Crêtes sur les hauteurs vosgiennes reste un spot de prise de vue tout à fait valable et intéressant.

test du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S en Voie lactée | Vosges © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est
Test du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S en Voie lactée | Vosges © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est

Comportement du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S sur le terrain.

Pour parler plus précisément des performances de l’objectif sur le terrain, voici mon ressenti point par point. Pour vous laisser juger par vous même, l’image suivante est réalisée avec l’optique couplée à un Nikon Z7. Elle est brute, faites-vous donc votre propre avis.

Exifs:

20mm – f/1.8 – 25s – ISO-5000 – Mise au point au village en avant plan. Pas d’empilement, ni ne monture équatoriale

Correction effectuée sur Lightroom de l’exposition exclusivement à -1,6 et de la balance des blancs. Le reste des curseurs est à zéro.

Cliquez sur l’image pour l’ouvrir en grand (format réduit à 3000px pour le serveur).

Test du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S | Image brute © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est
Test du NIKKOR Z 20mm f/1.8 S | Image brute © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est
  • Rapidité appréciable
  • Silencieuse
  • Précise

Mise au point

Tout d’abord la grosse ouverture de l’objectif permet de faire aisément la mise au point (d’ailleurs ultra-silencieuse) sur les étoiles les plus brillantes. Couplée au focus peaking, c’est redoutable. Toute personne ayant déjà réalisé des photos de ciel nocturne dans des lieux exempts de lumière s’est forcément confronté à ce problème. Ici, ça passe, en moins de 30 secondes j’étais presque assuré d’un point juste. Ceci fut confirmé après contrôle sur écran d’ordinateur. Aucune erreur jusqu’à ce jour.

  • Faible déformation
  • Peu de vignettage à pleine ouverture

Déformation et qualité des angles

La déformation qui pose souvent un problème dans les angles semblait sur l’écran de l’appareil de qualité. Les étoiles n’étaient pas étirées plus que ça, et je n’avais pas l’impression d’avoir Jupiter ou Mars en grappe d’étoiles dans les angles. Point qui jusque-là me posait problème avec le 17-35. Je vous laisse vous faire votre propre avis sur la photo brute, volontairement non retouchée . Une image parle mieux qu’un long discours. A mon sens le rendu est bien là !

  • Piqué d’image au rendez-vous à pleine ouverture
  • Qualité d’image dans les angles

Piqué sur l’image

Là aussi vou avez dû vous rendre compte si vous avez regardé l’image jointe que le piqué à pleine ouverture est au rendez-vous. On a du détail, malgré la montée ISO élevée, on voit clairement les étoiles, et donc on a suffisamment d’information pour travailler. L’image n’est pas molle, sans être obligé de forcer le détail en post-traitement.

  • Angle de champ adapté à la photo de paysages
  • Optique assez polyvalente

Angle de champ

Le NIKKOR Z 20mm f/1.8 S est annoncé avec un angle de champ de 94° sur plein format. Autrement dit pour de l’astrophotographie telle que de la Voie lactée, c’est tout à fait adapté. Certains chercheront peut-être plus large, mais à mon niveau c’est suffisant. Cela permet la polyvalence de l’optique sur d’autres activités photo. Comme le paysage plus largement, ou encore de la photographie immobilière, d’architecture, voire sociale. Bref, assez polyvalent pour ne pas être cantonné à un seul usage comme cela l’est avec d’autres cailloux.

  • Pas d’aberration chromatique notée lors du test.

Aberration chromatique

Là aussi je l’attendais au tournant. Le 17-35 n’était pas réputé pour cela, et bien que ça se corrigeait en post-traitement, ce genre de défaut est toujours dérangeant. Sur ce point là je n’ai pas eu le temps de pousser les tests, mais les premiers essais n’ont pas présentés ce défaut. Cela malgré des prises de vues en contre-jour, comme la photo ci-dessous. J’ai même d’ailleurs été surpris par le flare très limité que présentait l’objectif face au soleil. Très appréciable!

Lever de soleil sur le lac de la Cula, vallée de la Clarée | Hautes-Alpes © Pierre ROLIN
Lever de soleil sur le lac de la Cula, vallée de la Clarée | Hautes-Alpes © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est

Conclusion: l’optique idéale en paysage ?

Après plusieurs jours de tests, majoritairement de nuit ma conclusion est la suivante: waouhhh ! Il fut utilisé sur 3 sorties nocturnes, et aucune casse sur les images n’est à déplorer, ainsi que sur une prestation en photographie immobilière. Le rapport qualité prix de ce produit est bon et n’a rien à voir avec son grand frère en monture reflex.

Le NIKKOR Z 20mm f/1.8 S est adapté à mon besoin (paysage, immobilier, astrophotographie…) il peut même être adapté pour de la photographie de mariage. Bref, il risque de rester monté sur l’appareil une grosse partie de l’année.

L’aspect focale fixe a l’avantage d’obliger le photographe à penser son cadrage en fonction de l’optique. Psychologiquement c’est très intéressant et cela oblige à prendre le temps de la réflexion, et donc à revoir sa conception de la photo. Il est certain qu’un grand nombre des futures photos réalisées le seront avec ce cailloux.

Par la suite, je pense que d’autres optiques en focales fixes viendront se rajouter dans le sac, et pourquoi pas le NIKKOR Z 35 mm F1.8 S.

Vous voulez continuer à en parler ? Donnez-moi vos avis ou remarques en commentaires ?

Heure bleue face au massif de la Meije, au lac du Pontet | Hautes-Alpes © Pierre ROLIN
Heure bleue face au massif de la Meije, au lac du Pontet | Hautes-Alpes © Pierre ROLIN - Photographe Nancy - Lorraine / Grand Est